Raphaël Evans - Docteur Plumette au rapport !

Malgré des millénaires d'existence et de nombreuses vies traversées, le destin réservait toujours des surprises, même pour ceux dont les connaissances étaient grandes. Raphaël n'avait jamais tiré une once de gloire à la lecture de son prénom dans les récits humains, bien au contraire, il était toujours resté humble. Ce n'était pas le cas de tous les anges, certains des siens se sentant supérieurs aux créatures de leur Père, mais Raphaël les trouvait fascinantes. Elles naissaient neutre, une aura ni sombre ni lumineuse, comme une pierre unique qui ne demandait qu'à être taillée. Ce n'était pas son rôle, il devait se contenter de guider vers la lumière, mais les mortels jouissaient de ce qu'on appelait le libre-arbitre...

Enfin, l'archange ne se plaignait pas de sa condition, même si certaines prédictions concernant son dessein angoissaient Raphaël. Il préférait se concentrer sur ce qu'il savait faire de mieux : la médecine. Sa manière de protéger l'humanité. Il possédait le don de guérison, permettant de refermer les plaies et blessures, mais soigner également les maladies. Son énergie était la limite de ce pouvoir, ce qui poussa l'ange curieux à se pencher sur d'autres techniques médicinales et d'enrichir ses connaissances dans ce domaine au fil des vagues épidémiques.

Raphaël passait la majorité de son temps sur Terre, se ressourçant au Paradis quand la lumière manquait à l'ange, et il aimait voyager.  La créature céleste connaissait la multitude d'espèces peuplant la planète, il élargit ses compétences afin de pouvoir porter secours à tous les enfants de son Créateur. Tous, mais il possédait une certaine animosité à l'encontre des démons, ces ennemis naturels qui pervertissaient les mortels. Ce fut l'énergie sombre caractéristique des êtres infernaux qui attira l'ange jusqu'à une femme luttant pour sa vie et celle d'une nouvelle âme dont l'aura était semblable à une toile vierge. Malheureusement, le démon ne fut pas le seul à rejoindre les enfers lors de ce combat, la mère succomba à ses blessures malgré l'énergie de Raphaël. Il promit à la jeune femme de prendre soin de sa fille, Joy, incapable d'en faire autrement alors que la Grande Faucheuse venait sonner le glas. Et, ce fut ainsi qu'il enveloppa ce petit être pour l'emporter à l'abris de ses ailes.

Cette histoire remontait à quinze années. À présent installé à Chicago, il travaillait à l'hôpital de la ville, comme un mortel. Il s'était adapté, vivant à la manière d'un humain lambda pour s'intégrer et se fondre dans la masse. Le nourrisson était maintenant davantage une jeune fille, qui grandissait beaucoup trop vite aux yeux de Raphaël. Une vraie mère poule, trop protecteur - sans doute -, mais Joy ne manquait clairement pas d'amour. Et, Raphaël ne manquait pas de couleurs ! Car, il en voyait avec l'adolescente. Un véritable arc-en-ciel.